Alexandre Gabriac compagnon de route de l’APF

2017-01-20_133346Le 17 décembre 2016, les néo-nazis de l’APF (Alliance For Peace and Freedom) tenaient leur congrès annuel à Bruxelles. Dans l’assistance, Alexandre Gabriac qui avait fait le déplacement pour l’occasion. Retour sur ce personnage sulfureux de l’extrême droite française qui n’hésite pas à poser sur des photos en faisant le salut nazi. Comme quoi, chassez le naturel il revient toujours au galop.

Une petite biographie…

Alexandre Gabriac est né en décembre 1990. Il adhère au Front national à 13 ans et accède à un poste à responsabilité dès 2007 (il est alors à la fois secrétaire départemental du FNJ en Isère et membre de l’Œuvre française).

En 2008, celui qui est entre temps devenu conseiller régional FN et secrétaire régional du FNJ Rhône-Alpes apparait sur des photos ou on peut le voir tendre le bras droit en compagnie de ses petits copains espagnols de la Phalange. Alors que le FN est en pleine phase de « dédiabolisation », l’info pourtant croustillante ne déclenche aucune réaction dans le parti de Marine Le Pen : mieux, en  janvier 2011, il est élu au Comité central du parti, dont il est le plus jeune membre.gabriac_info6a6c-c7525

Pour que le FN réagisse, il faut attendre qu’un média mainstream, le Nouvel Obs, en remette une couche en mars 2011 (en pleine campagne pour les cantonales), présentant Gabriac, le candidat FN dans le canton n°6 de Grenoble, en costume du parfait skinhead néonazi. C’en est trop : malgré ses bons résultats électoraux, Gabriac est exclu du FN en avril 2011.

alexandre_gab120-61f99Six mois plus tard, Gabriac va créer la structure qui sera celle de ses années fastes : les Jeunesses nationalistes. D’abord basées à Lyon, les Jeunesses nationalistes (JN) vont faire des petits dans quelques villes, dans le sud et l’est de la France, et surtout donner un coup de fouet à l’Œuvre française d’Yvan Benedetti, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle végétait sévère. Apportant du sang neuf et une certaine détermination à l’organisation de Pierre Sidos, Gabriac, davantage chef de bande que théoricien ou chef de parti, va avec les JN à la fois multiplier les « actions » et attirer à lui les caméras et les micros. Il faut dire qu’à l’époque un espace semble s’ouvrir entre un Front national qui cherche à se banaliser et des Identitaires en bout de course : les JN, comme le mouvement Troisième Voie ressuscité un an plus tôt par Serge Ayoub, vont permettre à de jeunes nationalistes de retrouver le frisson de la rue et renouer avec un certain folklore que les Identitaires avaient cherché en vain à dépasser.

jeunesse_nationalistesDans le même temps, Gabriac s’inscrit à la fac de droit à Lyon 3 : là aussi, il s’agite, cette fois pour demander la réintégration de Bruno Gollnisch, dont il était l’un des poulains quand il était au FN, et avec qui il a gardé le contact. Il se rapproche aussi du GUD, et entretient de bonnes relations à la fois avec les sections lyonnaise et parisienne.

Mais Gabriac va trouver sa véritable croisade lors du mouvement contre le mariage homosexuel, dit « Manif pour Tous ». A partir de 2012 que les Jeunesses nationalistes vont tenter de s’imposer comme la branche radicale du mouvement homophobe qui va occuper l’espace médiatique et la rue durant environ deux ans. Le rapprochement avec les cathos intégristes s’est fait tout naturellement : l’Œuvre française et Civitas se retrouveront ainsi côté à côte les 13 et 26 mai 2013 contre le mariage pour tous, les Jeunesses nationalistes assurant le service d’ordre.

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Alexandre Gabriac à une célébration de Mussolini en Italie, en avril 2012.

Cependant, à la suite du meurtre de Clément Méric le 5 juin 2013, le gouvernement français, pour faire bonne figure, va dissoudre l’Œuvre française et les Jeunesses nationalistes. la mesure marquera bien la fin des Jeunesses nationalistes, dont on n’entend plus parler sur la fin de l’année 2013 qu’à l’occasion des différents procès de ses membres pour des agressions précédentes, comme celle de « Toto » à Lyon. On verra d’ailleurs souvent Gabriac faire le déplacement pour soutenir ses « kamarades ».

Après les années coups de poing, Gariac se range, et va tenter l’aventure électoraliste. En janvier 2014, il est inscrit sur les listes électorales de Vénissieux : avec la liste «Vénissieux fait front», Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac obtiennent 11,49% des suffrages aux élections de mars, un résultat sans précédent depuis des années pour une liste d’extrême droite radicale.

Pour le reste, si on peut croiser Gabriac aux principaux rendez-vous de ceux qui se font appeler « les Amis de Pierre Sidos » en attendant de se restructurer, notre bibendum se fait de plus en plus discret. On a malgré tout pu l’apercevoir lors de l’hommage à Jeanne d’Arc en mai 2015, ou, plus récemment au Banquet des Amis de Rivarol en avril dernier, mais il est absent du bureau politique du Parti Nationaliste Français (PNF), la structure censée remplacer l’Œuvre française.

Gabriac et l’APF

Konstantinos Boviatsos (assistant parlementaire du député européen aube dorée Georgios Epitideios), Gabriac, Eleftherios SYNADINOS (aube dorée) et Yvan Benedetti
Konstantinos Boviatsos (assistant parlementaire du député européen aube dorée Georgios Epitideios), Alexandre Gabriac, Eleftherios
SYNADINOS (aube dorée) et Yvan Benedetti

Ce n’est pas la première fois que Gabriac participe aux activités de l’APF. Le 20 décembre 2014 à Milan les représentants de nombreux groupes européens d’extrême droite radicale se sont réunis pour un “congrès de l’Alliance pour la paix et la liberté” (Alleanza per la Pace e la Libertà) à l’invitation de Forza Nueva (Italie). Se sont retrouvés : Democracia nacional (Espagne), le SvP, Svenskarnas Parti (Suède), British National Party, le NPD allemand, Aube dorée, ainsi qu’une délégation de l’Œuvre française. Gabriac et Benedetti (tous deux poursuivis pour reconstitution de ligue dissoute) avaient fait le déplacement ainsi qu’une poignée de ses militants.

Le 17 décembre dernier, Gabriac l’amoureur du salut nazi était donc à Bruxelles en compagnie de Nick Griffin, Roberto Fiore, etc. Malgré les tentatives de dédiabolisation de la part de l’APF, la présence de Gabriac rappel que malgré les discours de façade ces groupes ont conservé leur adn national-socialiste. Quoi de plus étonnant de la part d’une alliance présidé par le miliardaire Roberto Fiore dont le parti Forza Nova, est ouvertement nostalgique de Mussolini et de l’État fasciste et rêve de faire de l’Italie un État  blanc et chrétien.

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Alexandre Gabriac derrière Nick Griffin, le 17 décembre 2016 lors du diner de gala de l’APF.

Source : La Horde

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